Plan de la ville de Mons par Nicolas de Fer, en 1695.

Librairie L’oiseau Lire Mons | 23 octobre 2018 | commentaire(s)

Mons, comme il est aujourdhuy…
Paris, De Fer, 1695.
    Gravure de Nicolas de Fer pour son atlas Les forces de l’Europe, ou Description des principales villes, avec leurs fortifications : Dessinées par les meilleurs ingenieurs ; particulierement celles qui sont sous la domination de la France, dont les plans ont estés levez par Monsieur de Vauban, … & aussi la description de tous les instrumens servans á la fortification, a l’attaque & deffense des places, ensemble ceux qui servent pour l’artillerie, la maniere de dresser un camp devant une ville assiegée.
Dimensions :
   – Trait carré : 286 x 184 mm.
   – Cuvette : 294 x 186 mm.
   – Feuille : 308 x 234 mm.
Extrait de l’étude de Christine Gobeaux :
   Nicolas de Fer et ses émules.
   Entré très tôt dans le métier de graveur, Nicolas de Fer n’entame véritablement sa carrière qu’en 1687, quand il reprend le commerce de cartes géographiques de sa mère. D’une affaire peu florissante, il fait, en quelques années, un commerce prospère et fructueux. Il tenait boutique à Paris, au « quay de l’Orloge à l’enseigne de la Sphère royale ». Les graveurs qu’il employait emportaient leur ouvrage chez eux. Son succès, il le doit à sa nomination en 1690 en qualité de géographe du Grand Dauphin, fils aîné de Louis XIV, et à la publication de ses seize atlas. À partir de 1694, il n’hésite pas, pour vendre ses ouvrages, à déclarer dresser toutes ses cartes sur les nouvelles observations de l’Académie royale des sciences. Son œuvre n’est pas celle d’un topographe mais plutôt d’un vulgarisateur.
    Les Forces de l’Europe ou Introduction à la fortification paraît en huit livraisons entre 1690 et 1695. Cet atlas réunit quelque 200 plans de villes fortifiées européennes. L’objectif de Nicolas de Fer est de réaliser un ouvrage pédagogique à l’attention d’une clientèle de militaires, comme l’annonce le Journal des Savants du 31 juillet 1693.
   Cependant de Fer réunit un nombre si élevé de plans de places fortes que la partie géographique prend le dessus sur la partie pédagogique. Le titre de la première livraison « Introduction à la fortification » disparaît au profit des « Forces de l’Europe ». […]
   Deux plans consacrés à Mons ont été édités par Nicolas de Fer. Le premier paraît en 1690 et décrit la ville « comme [elle] estoit quand le Roy en personne s’en rendit maistre, après quinze jours de tranchée ouverte, le 8 avril 1691. » Il donne au public l’image de la ville de Mons avant qu’elle ne soit assiégée par Louis XIV. L’intérieur de la ville est vide. L’échelle est de 130 toises et le plan est orienté nord à l’ouest sans doute pour attirer l’attention sur la porte de Bertaimont, point faible dans la fortification montoise.
   Le deuxième plan de Mons [celui présenté ici] est paru en 1695. Il représente la cité après le siège de 1691 par Louis XIV. Le public peut ainsi visualiser les travaux réalisés par Vauban pour corriger et renforcer les fortifications espagnoles. L’orientation est différente : la porte de Nimy se situe au sud. L’intérieur de la ville est dessiné. Nicolas de Fer représente sur ce plan une citadelle qui n’a jamais été construite. Vauban en avait projeté la construction dans le quartier du Béguinage mais le projet fut abandonné car sa réalisation nécessitait d’araser la butte du château pour relever le niveau du sol. Lorsque de Fer publie le second plan, Vauban est occupé à surveiller les travaux à Mons qui sont en bonne voie d’achèvement. De Fer a certainement eu sous les yeux un plan du projet de Vauban qu’il s’est empressé d\’éditer sans se poser de questions sur ce qui avait été réalisé au niveau des fortifications. […]
   Le second plan de Mons paru dans les Forces de l’Europe présente plusieurs éditions. Nous en avons relevé au moins trois. La première est parue en 1695 dans la septième livraison. La deuxième édition est identique à la précédente, mais elle a été recadrée sur la largeur au point que le toponyme Nimy se situe en dehors du trait carré de la gravure. Il s’agit d’un nouveau cuivre. Nous n’avons toutefois pas pu identifier de quelle publication provient cette planche. Un détail amusant est à relever : le graveur s’est trompé en copient le texte : il a gravé le mot latitude au lieu de longitude.
Bibliographie :
   – Gobeaux (Christine), De la « vue à vol d’oiseau » au « plan géométral ». Les plans de mons édités dans les atlas hollandais et français (1649-1736), dans Mons et le Hainaut, pp. 44-50.
Vendu.

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